Je n'emporte rien
     ni mes souvenirs ni mon destin
     Je n'emporte rien, je viens
     Et je le sait bien que mon avenier est incertain
     Mais ça ne fait rien, je viens.
     Je serais sans abri, réfugié sans refuge
     Je serais déchiré isolé, sans papiers.
     Tes images sont des sirènes
     Je veux boire à ta fontaine,
     Rien ne me retient, je viens.
     Je n'ai peur de rien ni de tes vampires, ni des requins
     Je n'ai peur de rien, je viens
     Et si même demain, je devais trahir tuer des chiens
     Rien ne me retient, je viens.
     Je serais sans ami, parieur sans partage,
     Je serais désaxé funambule sans filet
     Tes images sont des sirènes
     Je veux boire à ta fontaine,
     Rien ne me retient, je viens.
     Je ne vois plus la main qui veut me retenir en vain
     Par tous les moyens je viens
     Et l'horizon lointain en point de mire au bout du chemin,
     Déjà je le tiens, je viens
     Je serais sans patrie, nouveau-né sans nation
     Je serais anonyme, une ombre sans contours
     Tes images sont des sirènes
     Je veux boire à ta fontaine,
     Rien ne me retient, je viens.
     
Ni le désert ni la mer
Ni le temps et ni le vent
Ni la peur de l'ouragan
Pas d'amertume, pas de regret
Ni tes secrets que je présume
Ni la soif et ni la faim
Pas même mon cœur brisé
Ni la haine ni les peines
Ni le diable ni le bon dieu
Aucun mur pas une frontière
Pas une arme ni tes prières
Ni la promesse du néant
Rien ne me retient
je viens.


