Chaque jour au petit matin.
      Elle se promène, ses pieds l'emmènent
      Vers le quai du canal
      Quai fatal.
      Elle murmure, au bord de l'eau
      Lançant des mots, comme des bateaux,
      Est ce que c'était par accident
      Que t'as disparu secrètement
      Le matin de ton jour final
      Au quai fatal.
      Un beau jour, au petit matin
      Sans ne rien dire, je t'ai vu partir
      Pour une journée quasi normale
      Au quai fatal.
      Ils sont venus, l'après-midi
      C'est un mystère, c'est ce qu'ils ont dit
      Même dans le meilleur dictionnaire
      Y a pas le bon vocabulaire
      Pour décrire la déchirure totale
      Quai fatal
      Les voisins, tu sais comment ils sont
      Leurs calomnies, leurs conneries
      Et tout leur bavardage banal
      Du quai fatal.
      Je ne me mêle pas trop de ces ragots
      C'est effrayant, ces clairvoyants
      Seulement pour les enfants
      Je voudrais savoir simplement
      Est ce que t'as perdu les pédales
      Au quai fatal.
      Je sais qu'on jour
      Un jour tres proche
      Elle sonnera 5 fois, la cloche
      La grande surface de l'eau
      S'ouvrira comme un rideau
      Toi derrière, tout jeune, tout beau
      Comme sur une scène, sur un plateau
      Chemise, cravate, costard
      Et ton allure de gaillard
      Tu riras, tu feras signe
      Moi, vieillie, usée, indigne
      Par rapport à toi
      Qui n'a plus changé du tout
      Je resiste mais tu insistes.
      Tu veux qu' j' rentre dans la piste
      Que je danse avec toi
      Passionnément comme autrefois
      Ce merveilleux tango à nous
      Le bandoneon me donne le gout
      De te sentir contre moi
      De me souder à toi
      De me perdre en troubillonant
      Dans ton univers flottant
      La délivrance finale
      Du quai fatal.
      La ville s'éveille
      Elle quitte le quai fatal
      Comme la brume
      Qui s'élève du canal.
      Auteur-Compositeur: Wim De Wulf
     


